Cette année 2021/2022, les protocoles sanitaires, même s’ils évoluent au fur et à mesure des vagues, prévoient un objectif de 100% de cours en présentiel dans le secondaire comme dans le supérieur.
Toutefois, il est probable que l’enseignement à distance continue à se développer dans les années qui viennent, dans un mode choisi hybride présentiel / distanciel, car il permet de répondre aux grands enjeux de l’enseignement supérieur aujourd’hui. Les voici en 3 grands points.
ENJEU D’ATTRACTIVITE
La compétition fait rage entre les écoles. Les classements nationaux et internationaux sont un critère de choix pour les étudiants, mais ce n’est pas le seul. Une « expérience client » prometteuse, mêlant digital et interactivité, peut également permettre aux écoles de se distinguer, en leur donnant une image de modernité.
Le digital permet aussi de recruter des intervenants prestigieux de tous les pays, sans qu’ils aient à se déplacer, grâce à la visioconférence à laquelle nous sommes désormais tous habitués, que ce soit personnellement ou dans les émissions de télévision. Les réunions « en distanciel » sont en effet bien plus facilement compatibles avec les emplois du temps surchargés, sans temps (ni frais) de déplacement.
ENJEU ECONOMIQUE
Un modèle possible consiste à réaliser les sessions plénières sous forme de webinaires ou de visioconférences, à compléter avec des « parcours » en ligne, combinant modules de e-learning, lectures, exercices et corrigés, ou encore quizz de validation des acquis, pour un travail en autonomie. Le temps de présence à l’école est dans ce cas limité aux travaux dirigés, aux travaux de groupe, et à des sessions de type tutorat / coaching avec les professeurs, ce qui diminue très fortement les besoins d’espace, notamment de grandes salles type amphithéâtre, et donc le coût du foncier pour les établissements.
L’autre avantage de ce modèle est de réduire considérablement les heures d’enseignement : si les modules digitaux demandent davantage de temps pour leur conception (découpage des cours, exercices pratiques, contrôle des acquis) et leur réalisation (vidéos, quizz…), ils peuvent ensuite être réutilisés plusieurs fois, voire mutualisés entre écoles d’un même groupe.
ENJEU D’INCLUSION
Enfin, l’école à distance offre l’avantage d’être justement à distance. Elle devient ainsi accessible aux élèves qui habitent loin de l’établissement et n’ont pas le budget suffisant pour un hébergement sur place.
Cela peut être intéressant aussi pour les apprentis, qui peuvent ainsi travailler pour un employeur situé dans une autre zone géographique, ce qui multiplie leurs chances de trouver une entreprise.
Enfin, cela peut aussi faciliter l’accès aux étudiants qui souffrent de handicap et ont du mal à se déplacer en autonomie… sous réserve de veiller au respect des règles d’accessibilité lors de la conception des espaces numériques de travail et des modules digitaux. Cela est vrai aussi pour les malades, comme cela se pratiquait déjà bien avant l’invention des ordinateurs au sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet, grâce aux enregistrements audios des cours de l’université de Grenoble, il y a 80 ans !
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